Simon Bourdeau (UQAM et CIRANO), Pierre Hadaya (UQAM) et Philippe Marchildon (UQAM) ont publié mardi le 10 avril 2018 une nouvelle étude CIRANO sur la mesure des bénéfices de projets en technologies de l’information.
De nos jours, la majorité des organisations, qu’elles soient petites ou grandes, privées ou publiques, dans un secteur manufacturier ou de services, se doivent d’investir dans les technologies de l’information (TI) pour développer et maintenir un avantage concurrentiel. Au Canada, les investissements en TI ont été estimés entre 2 000 à 5 000 $ par employé et par année. Les organisations se heurtent toutefois souvent au « paradoxe TI », c’est-à-dire qu’elles investissent dans des TI dont la puissance et la performance ne cessent de croître, tandis que l’augmentation de la productivité associée à leur utilisation sur les plans individuel, organisationnel et national est plutôt faible et difficile à évaluer.
Afin d’aider les organisations à relever cet important défi, les auteurs ont présenté les principaux faits de leur rapport de recherche lors d’un séminaire-midi au CIRANO le 10 avril 2018, ce qui a permis d’apporter des éléments de réponse aux différentes questions ci-dessous :
- Quels sont les bénéfices organisationnels engendrés par les investissements TI ?
- Quels sont les indicateurs clés de performance permettant de mesurer ces bénéfices au sein des organisations ?
- Quels sont les défis associés à l’identification et à la gestion des bénéfices reliés aux investissements TI ?
Principaux faits saillants de l’étude
- La synthèse des écrits recensés (112 au total) montre qu’il ne semble pas y avoir de façon unique et universelle de définir ce que sont les bénéfices TI, comment ils peuvent être classifiés et comment l’atteinte des bénéfices des projets TI peut être mesurée. La multitude de taxonomies existantes pour caractériser les bénéfices de projets TI rend la détermination de ceux-ci parfois laborieuse.
- Afin d’aider les gestionnaires à synthétiser et à interpréter les bénéfices TI, les auteurs proposent une grille de classification dans laquelle chaque bénéfice TI est caractérisé selon les trois dimensions suivantes : 1) l’effet du bénéfice ; 2) le type d’activité visée ; et 3) la nature de l’impact (stratégique, tactique ou opérationnel).
- Il est important de faire ressortir que ce ne sont pas les TI en soi qui engendreront les bénéfices TI escomptés mais plutôt les transformations/changements organisationnels soutenus par les nouvelles TI implantées.
- Afin d’accroître les probabilités de réalisation des bénéfices escomptés d’un projet TI, l’ensemble des parties prenantes impliquées dans un projet TI auraient avantage à suivre les 5 principes identifiés par les auteurs :
1. Les TI n’ont aucune valeur inhérente;
2. La réalisation des bénéfices TI découle d’une meilleure utilisation de l’information;
3. Ce sont les bénéficiaires et non les livreurs des projets TI qui permettront la matérialisation des bénéfices des projets TI;
4. Tous les projets TI engendrent des résultats, mais tous les résultats n’engendrent pas nécessairement des bénéfices;
5. Il est essentiel que les bénéfices des projets TI soient activement gérés.
L’ensemble de ces éléments témoignent de l’importance d’avoir une gestion étroite des bénéfices lors d’un projet d’investissement en TI. Le rapport conclut en apportant des exemples de bonnes pratiques à mettre en place afin d’accroitre les probabilités de réalisation des bénéfices escomptés d’un projet TI.
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