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Marie Connolly et Catherine Haeck, toutes deux professeures à l'ESG UQAM et chercheuses au CIRANO, et Pierre-Loup Beauregard, doctorant à la Vancouver School of Economics, ont adapté pour le Québec un outil de visualisation des risques par profession et industrie en lien avec la COVID-19 (outil développé par des chercheurs de la Vancouver School of Economics).
La propagation de la COVID-19 à travers le monde a déclenché une série de mesures exceptionnelles visant à freiner la transmission du virus : fermetures de lieux publics, d'entreprises, de commerces et d'écoles, fermetures des frontières, recours massif au télétravail. Ces mesures ont permis « d'aplatir la courbe » de la progression de la maladie mais elles ont eu un coût élevé sur l'activité économique au pays.
La question qui se pose est donc de savoir comment gérer la situation pour les mois à venir, pour endiguer la crise sanitaire, mais en évitant un confinement généralisé qui viendrait s'ajouter aux coûts économiques de la première vague. Quels secteurs sont les plus à risque ? Quelles professions mettent leurs travailleurs dans des situations qui favorisent la propagation du virus ? Si l'on doit fermer des pans de l'activité économique, comment le faire en ayant toutes les données en main pour prendre des décisions éclairées ?
Marie Connolly explique : « Notre outil permet de mieux comprendre la relation entre les risques de transmission du virus et l'économie. Il peut être consulté pour
Sur quels indicateurs repose l'outil ?
L'outil se penche sur les caractéristiques des professions les plus susceptibles de favoriser la transmission du virus, mais aussi sur les caractéristiques des travailleurs mêmes et de leur milieu de vie. « Un indice de risque de transmission virale a été calculé pour chaque profession et intègre différents facteurs tels que par exemple la proximité physique, l'exposition aux maladies, le contact avec les autres, les discussions en face à face, l'utilisation du transport en commun, le fait d'habiter un logement surpeuplé ou d'habiter avec un travailleur de la santé. » souligne Catherine Haeck.
Concrètement, en croisant l'indice de risque de transmission virale (créé à partir des caractéristiques des professions et travailleurs) avec plusieurs indicateurs de l'importance des secteurs économiques, l'outil permet aux décideurs politiques d'identifier les professions et industries qui nécessitent une attention particulière dans le cadre d'une éventuelle deuxième vague.
Que peut-on apprendre de l'outil ?
Voici quelques exemples de constats et de faits saillants tirés de l'analyse des données de l'outil :
L'outil permet également d'identifier certaines dynamiques intéressantes. Par exemple, on constate que certaines professions ont été démesurément affectées par les fermetures d'école : les éducatrices/éducateurs de la petite enfance, les infirmières/infirmiers auxiliaires, les enseignant(e)s au primaire et secondaire, les hygiénistes et thérapeutes dentaires, les policières/policiers les gestionnaires des systèmes informatiques, et les directeurs/directrices des ressources humaines.
L'outil développé est un instrument utile et essentiel comme source de données probantes afin d'éclairer les décisions relatives à l'emploi et à l'économie.
Pour en savoir plus
Consulter le site de l'outil de visualisation dynamique sur le site du CIRANO
Consulter l'article Perspectives : « Professions et industries : quels sont les risques de transmission de la COVID-19 ? Un outil pour faire face à la deuxième vague », Pierre-Loup Beauregard, Marie Connolly et Catherine Haeck, Août 2020, PE2020-40