Le Quartier latin de Montréal connaît-il un déclin résidentiel ? Une analyse à partir des données publiques de recensement
Alors que les analyses alarmistes sur le déclin du Quartier latin se multiplient, nous utilisons les données publiques de recensement pour décrire la population du Quartier latin et son évolution au cours des vingt dernières années. Le portrait démographique que nous en tirons est plus nuancé que le discours ambiant. Le Quartier latin apparaît comme un quartier de jeunes actifs diplômés et d’étudiants universitaires dont la population a connu une croissance supérieure au reste de la région métropolitaine de Montréal entre 2001 et 2021. Le niveau d’éducation et le revenu moyen y ont aussi progressé plus rapidement que dans le reste de la métropole, reflétant une forme d’embourgeoisement résidentiel. Les Habitations Jeanne-Mance, qui fournissent au coeur du Quartier latin des logements à loyer modique à destination de ménages à faible revenu, voient au contraire leur population décliner. Ces constats invitent ainsi à faire de la question du logement un enjeu central de la relance du Quartier latin, afin que celle-ci puisse être conciliée avec le maintien d’une certaine mixité sociale.