L'Épargne au Québec : sa mesure et son importance, 1981-2006
Traditionnellement, on définit le taux d'épargne nationale en additionnant l'épargne financière des ménages, des entreprises et des gouvernements et en l'exprimant en pourcentage du PIB sur un territoire donné. L'épargne financière est généralement obtenue par méthode résiduelle, c'est-à-dire en faisant la différence entre les revenus et les dépenses. Le taux d'épargne véritable ajoute à l'épargne financière la mesure de l'épargne en capital humain et soustrait la désépargne en capital naturel non-renouvelable. Bien qu'encore imparfaite, la mesure de l'épargne véritable donne un meilleur portrait de l'épargne sur un territoire.
Le rapport « L'épargne au Québec : sa mesure et son importance, 1981-2006 » fait un survol des différentes mesures de l'épargne au Canada, au Québec et en Ontario. Il présente également une évaluation de l'épargne véritable au Québec et au Canada.
DES DIFFÉRENCES MAJEURES
L'inclusion du capital humain et du capital naturel aux mesures traditionnelles de l'épargne a pour effet de modifier substantiellement le portrait de l'épargne au Québec.
Ainsi, lorsqu'on compare le taux d'épargne nationale et le taux d'épargne véritable du Québec, on observe que l'épargne des agents économiques québécois en pourcentage du PIB passe du simple au double environ. Par exemple, alors que le taux d'épargne nationale était de 7,42 % au Québec en 2005 son taux d'épargne véritable était de l'ordre de 13,08 % (p. 56 du document principal). En 1997, le taux d'épargne nationale du Québec était de 4,49 % alors que son taux d'épargne véritable était de 10,27 %. La relation du simple au double s'est maintenue tout au long de la période 1997-2005.
Le concept d'épargne véritable a été mis de l'avant par la Banque mondiale. Celle-ci publie un ensemble de statistiques sur l'épargne véritable des pays, mais pas des entités sous-nationales. Une validation de la méthodologie retenue pour calculer le taux d'épargne véritable du Québec, mais appliqué aux données canadiennes, a toutefois permis d'établir que la divergence entre la méthode retenue dans le rapport et celle adoptée par la Banque mondiale n'était pas majeure.