La rémunération des attributs linguistiques au Québec : résultats pour 2015 et évolution depuis 1970
Ce texte présente la rémunération sur le marché du travail des attributs linguistiques des hommes et des femmes du Québec pour 2015 et son évolution depuis 1970. On y utilise des résultats produits avec des microdonnées mise à disposition des chercheurs par Statistique Canada et tirées de neuf Recensement du Canada. Le cadre analytique retenu est celui de la théorie du capital humain. On présente les écarts de revenu de travail moyen et on les analyse en calculant les effets nets des attributs linguistiques sur le revenu de travail. Ceux-ci correspondent à la rémunération des attributs linguistiques en soi et sont obtenus par l’analyse multivariée (MCO).
Les principaux résultats pour 2015 sont les suivants :
- Les individus ayant les revenus moyens de travail (Figure 1) les plus élevés sont les bilingues (allophones (Allo B), anglophones (Anglo B) ou francophones (Franco B) connaissant anglais et français). Suivent les unilingues anglophones (Anglo U) et francophones (Fran U) puis les allophones non bilingues.
- En 2015, le seul groupe dont les attributs linguistiques sont mieux rémunérés (effet net, spécification de base)) que ceux des francophones unilingues sont les francophones bilingues (figure 2).
Examinons maintenant l’évolution à travers le temps des effets nets des attributs linguistiques pour trois groupes-francophones bilingues (FB) anglophones unilingues (AU) ou bilingues (AB) .La principale constatation est la nette rupture entre 1970 et 1980-2015 dans la sur rémunération des hommes anglophones, unilingues ou bilingues (Figure 3). Une telle sur-rémunération n’était pas présente pour les femmes en 1970 (Figure 4.
La conclusion générale que l’on peut tirer de ceci est que nos résultats sur les effets nets des attributs linguistiques pour 2015 sont similaires à ceux observés depuis le début du XXIème siècle. Le bilinguisme est mieux rémunéré que l’unilinguisme chez les francophones et les allophones et les anglophones se tirent aussi bien d’affaire que les unilingues francophones.