Assurance récolte et gestion des risques de perte de culture
Mieux comprendre les choix des gestionnaires agricoles au Québec
Dans le contexte actuel de changements climatiques, la fréquence des événements extrêmes qui occasionnent des pertes de culture augmente. Les entreprises agricoles sont soumises à des événements incontrôlables et souvent difficiles à prévoir et qui peuvent affecter leurs revenus, leurs marges et leurs productions.
À partir d’un sondage et d’entrevues auprès de gestionnaires agricoles du Québec, cette étude cherche à mieux comprendre les choix des gestionnaires à l’égard des stratégies de gestion des risques de perte de culture. Entre 2018 et 2022, deux tiers des gestionnaires agricoles ont déclaré avoir subi des pertes de récolte ayant nui à la santé financière de leur entreprise et 71 % anticipaient une aggravation liée aux changements climatiques. Les entreprises ne sont pas toutes égales face aux risques: plus du tiers (36,8 %) des gestionnaires se sentent en contrôle lorsqu’ils prennent des décisions en matière de gestion des risques alors que plus du quart (27,7 %) le vivent comme un jeu de hasard.
Trois types de stratégies peuvent être combinées pour gérer ces risques. L’autogestion à la ferme (diversification des cultures et des zones et autres pratiques agricoles), la résilience (gestion et planification, formation, conseils et partage d'expériences) et le partage des risques et leur transfert vers d’autres entités comme les collectifs ou les gouvernements. L’assurance récolte fait partie de cette catégorie.
Les trois quarts des gestionnaires agricoles ont indiqué avoir adhéré à l’assurance récolte au moins une année entre 2018 et 2022, bien qu'elle soit souvent perçue comme une solution de dernier recours. Une perception favorable des gestionnaires face au programme en général et face au niveau de prime par rapport aux indemnités reçues est un facteur clé dans la décision d’adhérer ou non à l’assurance récolte, tout comme la compréhension du programme et la confiance que les gestionnaires lui portent. Les conseillers en assurance et le site de La Financière agricole du Québec (FADQ) sont leurs principales sources d’information.
L’étude met en évidence l'importance d’intensifier les efforts pour informer et conseiller les gestionnaires agricoles du Québec sur les programmes d’assurance récolte, mais aussi, de façon plus large, sur les risques climatiques et sur les stratégies pour y faire face.