Depuis sa création, le CIRANO compte plus de 1600 publications. À l’occasion du 25e anniversaire du CIRANO, nous souhaitions mettre en valeur les contributions de nos conférenciers au moyen d’une liste de 25 de leurs textes publiés en français au CIRANO, soit un texte par année de 1994 à 2018. Ces 25 textes couvrent un large éventail de thématiques en lien avec l’économie ou les politiques publiques québécoises. Après la conférence, une version remaniée de cette liste servira de base à la production d’un ouvrage soulignant les 25 ans du CIRANO par la publication d’extraits de ces textes accompagnés d’une mise en contexte contemporaine par leurs auteurs d’origine.
Il va sans dire que de nombreuses autres publications auraient pu faire partie de cette liste. Il ne s’agit pas d’une compilation des « meilleurs textes », ou encore d’une compilation des textes les plus cités. Nous vous invitons à replonger dans 25 ans de contributions à la recherche sur les politiques québécoises par une recherche dans notre base de données de publications, où vous pourrez notamment accéder à l’ensemble des publications au CIRANO d’un auteur en particulier.
Au Canada comme au Québec un dollar sur deux est dépensé par l'État. C'est une proportion considérable des dépenses totales d'une économie laissée à la décision du marché politique. Cette proportion est une des plus élevées parmi les pays dits capitalistes. Devant ce constat, les économistes, entre autres, ont essayé de comprendre l'origine d'une telle situation, et surtout de dégager les conséquences de l'omnipresence de l'État sur le bien-être, le développement et la croissance économique. Nous examinons dans ce cahier quatre rôles que l'on attribue à l'État dans notre société : la production de biens et de services ; la réduction des inégalites de revenus ; la stabilisation de l'économie ; et finalement le0501ntien de la croissance économique. Notre réflexion et nos études nous amènent à conclure que l'État produit essentiellement des biens privés collectivement finances et qu'il affecte peu l'inégalite des revenus. De plus, nous montrons qu'il existe une incompatibilité entre la capacité de stabilisation de l'économie par les gouvernements et une taille relative élevée de l'État. Enfin une taille relative élevée de l'État semble nuire à la croissance économique. En conclusion nous suggérons un contexte organisationnel différent qui permettrait une plus grande efficacité dans la fourniture des services aujourd'hui offerts par l'État.
[ - ]Cette étude présente les fondements et les objectifs de la réglementation des entreprises au Canada. Un survol des principaux résultats théoriques en économie de la réglementation depuis les 10 dernières années et une analyse de la réglementation du type price-cap introduite en Angleterre en 1984 permet de dégager les leçons et les recommandations essentielles pour améliorer l'efficacité des mécanismes de réglementation au Canada : favoriser la déréglementation, favoriser la réglementation price-cap dans les contextes d'information complète, favoriser la réglementation price-cap avec concurrence balisée dans les contextes d'information incomplète où l'existence de rentes informationnelles peut être tolérée, favoriser la réglementation incitative avec concurrence balisée dans les contextes d'information incomplète où l'existence de rentes informationnelles est difficilement acceptable, et finalement mettre sur pied un organisme adéquat, indépendant des gouvernements et des entreprises réglementées, chargé de revoir la réglementation et d'informer et d'éduquer le public sur ces changements.
[ - ]Dans l'histoire économique récente, le partage de l'emploi a été un thème de discussion et de réflexion particulièrement présent à trois époques: au moment de la grande dépression des années trente; lors de la récession de la fin des années 1970; et depuis le début des années 1990. Ces trois époques se caractérisent non seulement par des taux de chômage élevés mais aussi et peut-être surtout, par un très grand pessimisme quant à la possibilité d'une éventuelle croissance de l'emploi suffisamment forte pour à la fois réinsérer les chômeurs dans des emplois et embaucher les nouveaux venus sur le marché du travail. Le partage du travail est-il la solution à ce problème ? Cet article résume ce que nous savons de l'impact sur l'emploi de la réglementation du temps de travail, illustre par un cas concret les difficultés de réduire les heures de travail pour stabiliser l'emploi tout en maintenant le niveau de productivité, et conclue par quelques mises en garde sur les attentes que l'on pourrait avoir ou susciter quant au partage de l'emploi comme solution au problème du chômage.
[ - ]Le présent document présente l’ébauche d’un marché électronique intelligent, adapté à l’industrie québécoise des copeaux de bois. Son propos est d’expliquer comment fonctionne un tel marché et de montrer comment il s’insère ou modifie le système commercial actuel.Le marché électronique intelligent proposé poursuit deux grands objectifs. Le premier objectif est l’amélioration de l’efficacité du marché des copeaux de bois. Le marché électronique constitue un moyen privilégié pour améliorer la flexibilité du marché et enrayer ainsi l’accumulation de stocks invendus. Un tel mécanisme maximise les profits globaux de l’industrie en faisant en sorte que chaque entreprise puisse identifier toutes les occasions d’affaires qui sont à sa portée et exploiter les profits supplémentaires qui s’y rattachent. Le second grand objectif poursuivi est la continuité dans les pratiques commerciales. Les contrats à long terme entre scieries et papetières constituent une réalité importante du marché et ils feront partie intégrante du marché électronique intelligent.
[ - ]L'objectif principal de cet article est d'analyser les facteurs qui influencent la dynamique des séjours à l'aide sociale des ménages. On distingue quatre ensembles de variables: les variables qui affectent les conditions de travail ainsi que les préférences des ménages; les variables influençant le rationnement sur le marché du travail; les paramètres du programme d'aide et des autres programmes sociaux. On met en particulier l'accent sur la nature dynamique de la dépendance à l'aide en insistant sur les liens existant entre la participation présente et future à l'aide. On présente en outre les résultats empiriques tirés d'études économétriques sur la question et appliqués au Québec. Enfin, on tire des conclusions de cette analyse sur la récente réforme de l'aide sociale proposée par le gouvernement du Québec.
[ - ]Les municipalités québécoises font désormais face à une période critique du point de vue financier. Leurs deux sources de revenus traditionnels, transferts gouvernementaux et impôts fonciers, s'appauvrissent pendant que les demandes des contribuables se multiplient. La crise économique a fait ralentir le taux de croissance des investissements commerciaux et industriels, réduisant ainsi l'assiette fiscale locale et les sources de revenus propres. De plus, chaque niveau de gouvernement supérieur ayant mis la priorité sur la réduction de leur déficit, les transferts intergouvernementaux vers les municipalités ont été réduits. Mais cette situation n'est pas particulière au Québec. Partout dans le monde, les municipalités se sont vues imposer un plus grand nombre de responsabilités depuis la seconde guerre mondiale, et elles ont vu leur budget être réduit depuis les années 80. Nous examinons donc, dans ce rapport, les mesures prises par les gouvernements centraux en réponse à la situation financière difficile des municipalités et aux impératifs d'autant plus grands d'une gestion efficace. Le rapport se divise en six parties, chacune analysant, du point de vue économique, des mesures entreprises par les gouvernements centraux en réponse aux problèmes financiers municipaux. Ces six parties portent donc sur le regroupement municipal, le contrôle de la dette municipale, l'assiette fiscale en général, l'utilisation de la tarification à l'usager, la péréquation municipale et la concurrence entre municipalités. Chaque partie expose en premier lieu les avantages et les inconvénients de chaque mesure puis tente de tirer quelques conclusions pertinentes au cas du Québec grâce aux études empiriques.
[ - ]Dans le présent document, nous nous sommes interrogés sur la sur-représentation des femmes dans l’ensemble du secteur universitaire et leur sous-représentation dans le domaine des sciences pures et des sciences appliquées. Préparant la voie à des réponses concrètes, notre survol de la littérature économique s’est penché sur les déterminants des choix de filières des étudiants universitaires. Il a été possible de constater que les étudiants qui faisaient face à plusieurs choix de disciplines d’études discriminaient entre les programmes selon les différentiels de revenus anticipés, les probabilités de trouver un emploi, l’atrophie des connaissances dans les sciences ainsi que la valeur que procurent certains diplômes qui facilitent le passage aux études supérieures. Bien que ces variables expliquent significativement le choix des programmes d’études des étudiants, une portion résiduelle importante de l’écart des choix entre les hommes et les femmes demeure toujours inexpliquée. Nous avançons qu’un certain nombre de préférences idiosyncratiques des femmes et des hommes pourraient expliquer cette portion résiduelle mais que des données sur les préférences des étudiantes et étudiants au Québec n’étaient pas disponibles dans les enquêtes de sondage actuelles. Pour combler ce vide, des expériences en laboratoire présentement en cours au CIRANO permettront sous peu de jeter un éclairage substantiel sur l’aversion au risque et le degré de coopération distinctif des hommes et des femmes. Il est de notre avis que ces deux facteurs jouent beaucoup dans le processus de décision des étudiants et leur mesure, en plus d’enrichir les connaissances actuelles en matière d’éducation, préparerait la voie à l’élaboration de politiques d’interventions.
[ - ]Il est de plus en plus reconnu que la réglementation omniprésente autour de nous impose un coût important à nos économies. Les études qui ont cherché à estimer ce coût sont nombreuses et les méthodologies utilisées sont variées. Ce texte propose une analyse critique des méthodologies développées et des résultats obtenus par les chercheurs qui ont estimé les coûts directs de la réglementation pour les économies modernes.0501s avant de ce faire, nous développerons un cadre d'analyse de l'impact de la réglementation sur les coûts des entreprises, sur l'efficacité économique et le bien-être de la population. Cette section se basera sur l'analyse avantages-coûts.
[ - ]Le prix d'une option devrait refléter la valeur moyenne que l'acheteur en reçoit ainsi qu'une prime de risque. Ce rapport décrit une étude empirique pour analyser ces facteurs de manière graphique et quantitative. L'analyse se concentre sur la différence moyenne entre le prix de l'option et sa valeur actualisée moyenne à maturité (le "biais""), et tente de cerner des régularités temporelles dans les patrons de cette différence. On y découvre de surprenants patrons quasi-périodiques de ces variations, en particulier pour les calls de maturité élevée (moins clairement pour les puts), qui sont étudiés avec une analyse spectrale."
[ - ]L'intérêt général commanderait qu'on tarife l'usage des infrastructures à leur coût marginal, en prenant soin d'y inclure tous les coûts d'opportunité, dont ceux liés à la congestion et à la pollution. À tout le moins, on devrait abaisser les tarifs de manière à assurer une pleine utilisation de ces infrastructures. Ce résultat est connu par les économistes comme la solution de premier rang. Malheureusement, dans un contexte d'économie d'échelle, ce mode de tarification conduit à un déficit. Pour couvrir les coûts monétaires, les gestionnaires doivent alors élever les tarifs au-dessus des coûts marginaux. Dans l'intérêt général, les recettes totales devraient alors être prélevées grâce à une gestion aussi proche que possible du premier rang, c'est-à-dire en maximisant l'usage de l'infrastructure, pour le plus grand bien-être des citoyens. On cherche alors ce que les économistes appellent la solution de second rang, i.e. la meilleure solution sous la contrainte d'équilibre budgétaire. Le problème est de déterminer les tarifs de manière à atteindre cet objectif. C'est la problématique étudiée dans ce rapport. On débute par la tarification à la Ramsey-Boiteux ou encore linéaire. Dans ce cas, il n'y a qu'un prix par unité de bien ou service, bien qu'il puisse varier d'un bien à un autre. Ensuite, on montre qu'on peut faire mieux avec des tarifs polynômes ou non linéaires, comprenant des charges fixes, des prix d'usage, etc. On termine par un bref survol des applications qui ont été faites de la tarification linéaire et non linéaire.
[ - ]C'est dans le cadre de la Loi nº 96 sur les services préhospitaliers d'urgence de décembre 2002 et de la fusion des services d'incendie de l'Île de Montréal, que s'inscrit le présent rapport sur l'implantation d'un service de premiers répondants à Montréal. Le mandat du CIRANO consiste à effectuer une étude exploratoire des coûts et des bénéfices économiques (notamment la réduction des coûts sociaux de santé) des services de premiers répondants. Les recherches en cours montrent que l'existence d'un service de premiers répondants présente des potentialités considérables (en termes d'efficacité et d'impacts), même si souvent des problèmes relatifs à l'organisation et au financement ne manquent pas de se manifester. Le projet de recherche du CIRANO regroupe donc l'ensemble des éléments nécessaires pour permettre de bien structurer la réflexion concernant la mise en place d'un service de premiers répondants au sein du service incendie de la ville de Montréal ainsi qu'à évaluer sa rentabilité (ses enjeux pour la collectivité). Toutefois, les premiers répondants sont l'un des maillons de la chaîne d'intervention des services préhospitaliers d'urgence et l'évaluation des impacts doit tenir compte de l'ensemble de cette chaîne. Pour conclure, ce rapport propose un examen sommaire des principales options de financement à la disposition du SSIM, à partir d'une réflexion économique et de la réalité vécue dans d'autres juridictions, superposées à l'analyse coûts-bénéfices développée dans les chapitres précédents.
[ - ]Le constat n'est pas nouveau : le Québec est très endetté. Toutes proportions gardées, le Québec est la troisième province canadienne dont le gouvernement est le plus endetté. Les Québécois doivent également supporter le fardeau de la dette publique fédérale, qui est encore plus élevé. Malgré cela, le gouvernement du Québec ne s'est toujours pas doté d'une politique explicite sur cette question, contrairement au gouvernement fédéral. En fait, malgré l'atteinte de l'équilibre budgétaire en 1998-1999, la dette du Québec a continué à s'accroître significativement et, au cours des deux derniers exercices financiers, le gouvernement a déclaré des déficits budgétaires. Le gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral ont tous deux connu un décrochage de leurs finances publiques à partir du milieu des années 1970, s'endettant non seulement pour financer leurs dépenses d'immobilisation mais également leurs dépenses d'opération annuelles. Cette situation est d'abord attribuable à une série de chocs macroéconomiques (choc pétrolier, récessions), puis à la propension des gouvernements à dépenser au-delà de leur capacité de payer en tablant sur une éventuelle croissance économique qui ne s'est pas matérialisée. Les contribuables québécois d'aujourd'hui héritent donc non seulement d'une dette élevée mais, aussi et surtout, d'une dette qui n'a pour l'essentiel aucune contrepartie tangible en termes de bénéfices. La dette publique est un mécanisme qui permet de reporter dans le temps la perception d'impôts pour le financement des dépenses publiques. Elle permet d'étaler dans le temps le fardeau fiscal lié à certains chocs, de rapprocher dans le temps le fardeau fiscal et les bénéfices associés à une dépense gouvernementale, et de redistribuer la richesse entre les générations. Le recours à l'endettement public est toutefois limité par un ensemble de problèmes liés à une dette publique élevée. Ces problèmes concernent les finances publiques, les conditions macroéconomiques, l'efficacité économique, l'équité intergénérationnelle et l'environnement politique. Il n'existe pas parmi les économistes de consensus sur le niveau optimal de la dette publique. Il existe toutefois un consensus relativement large, au Canada du moins, quant au fait que les niveaux d'endettement actuels sont trop élevés. En particulier, le Québec apparaît aujourd'hui très loin du niveau d'endettement qu'il aurait connu s'il avait respecté la « règle traditionnelle », i.e. s'il s'était endetté seulement pour financer ses investissements en immobilisations. Trois options s'offrent à un gouvernement qui désire réduire le fardeau de son endettement : tabler sur la croissance économique pour réduire « automatiquement » la taille relative de la dette publique, procéder chaque année à des remboursements d'une partie de la dette, ou vendre certains actifs et allouer les montants ainsi obtenus au remboursement de la dette. Le seul recours à l'effet de la croissance économique est une politique risquée. Quant au remboursement de la dette proprement dit, il se caractérise par un arbitrage entre des sacrifices à court terme (dépenses publiques inférieures ou impôts plus élevés) et une marge de manuvre plus élevée dans le futur. Enfin, la vente d'actifs doit être considérée avec circonspection en raison de l'importance des revenus des sociétés d'État dans le budget du gouvernement du Québec. Une politique appropriée pour le gouvernement du Québec pourrait comprendre : la création d'une réserve annuelle pour éventualités et d'un fonds de stabilisation, l'utilisation aussi souvent que possible de la réserve pour rembourser la dette, et la vente de certains actifs publics pour accélérer la réduction de la dette. Cette proposition présente le triple avantage d'accroître la crédibilité et la prudence de la politique budgétaire québécoise, de reconnaître la nécessité de certains investissements publics à court terme et d'être une réponse efficace aux pressions à venir qui accompagneront le vieillissement de la population.
[ - ]Ce rapport CIRANO est une introduction aux problématiques des nanotechnologies. Le but est de faire un survol de la question, de définir ce qu'est la nanotechnologie, d'évaluer sa portée en termes d'applications, d'en connaître les principaux acteurs et de pouvoir se faire une idée des dangers potentiels que pourrait comporter ce domaine en effervescence. Ce texte est cependant loin de constituer un rapport complet sur la question tellement celle-ci est vaste et en expansion.Les nanotechnologies représentent vraisemblablement le nerf de la prochaine révolution technologique. En émergence depuis la fin des années 90, leurs percées vont bouleverser tous les champs technologiques et scientifiques. Les nanotechnologies et les nanosciences ont la particularité scientifique par rapport aux autres champs que celles-ci opèrent à des dimensions nanométriques, où la matière que l'on manipule présente de nouvelles propriétés jusqu'alors inutilisées. Le succès de recherches dans le domaine des nanotechnologies ne peut par contre résulter que de la convergence des efforts de plusieurs acteurs opérant dans différentes disciplines scientifiques et technologiques (informatique, mathématiques, génie, chimie, physique, biologie, etc.).Les différentes applications en nanotechnologies peuvent être regroupées en trois principaux champs: les nanomatériaux, la nanoélectronique et les nanobiotechnologies.Les nanomatériaux représentent le domaine d'application le plus prometteur en matière de commercialisation à court terme. En agissant directement sur l'assemblage des particules formant certains matériaux conventionnels, on est capable d'en améliorer considérablement les propriétés physiques (comme la résistance ou la conductivité).En nanoélectronique, les limites de miniaturisation que connaîtront bientôt les techniques habituelles de photolithographie seront dépassées grâce à une série de techniques nouvelles, certaines plus prometteuses que d'autres. Les transformations dans le domaine de l'électronique qui découleront de ces percées seront radicales (nanorobots, bionique, etc.). Les nanotechnologies sont enfin porteuses de nombreuses promesses pour la santé humaine. Elles permettront en effet d'observer la nature de plus près (de l'intérieur même des cellules) afin de corriger ses disfonctionnements (qu'on pense, par exemple, à des nanorobots agissant dans nos artères comme des plombiers capables de prévenir l'engorgement des conduits en détruisant le cholestérol).Toute nouveauté comporte cependant des aspects moins roses. Comme l'état d'avancement des nanosciences et des nanotechnologies ne permet pas encore d'en connaître et bien évaluer les dangers, la tendance actuelle est de minimiser ceux-ci, étant donné l'ampleur des applications envisagées. Le problème est néanmoins soulevé de plus en plus souvent dans la communauté scientifique. En matière d'environnement, les risques potentiels seraient liés au fait que le marché pourra mettre en circulation des nanomatériaux aux propriétés certes avantageuses, mais dont la contrepartie serait l'absence de techniques de recyclage testées et approuvées. La production et l'entreposage des nouveaux matériaux sont aussi sujets à risques, étant donné la réactivité accrue de certains d'entre eux. Dans le domaine de la santé, quelques analyses de risque ont été menées. La principale difficulté de ce genre d'étude vient du fait que la grande diversité de nanomatériaux déjà existants fait qu'il n'y aura pas de diagnostic uniforme. Des tests ont ainsi été effectués sur des rats en laboratoire pour évaluer les effets des nanotubes de carbone sur la santé, et les conclusions ne sont pas unanimes. Il reste donc encore beaucoup de travail à faire. Quoi qu'il en soit, on peut d'ores et déjà anticiper que l'analyse des impacts sur l'environnement et la santé humaine des nanoproduits devra se fonder sur une approche holistique qui tienne compte de l'ensemble du cycle de vie du produit ou du procédé.En somme, les nanotechnologies sont une innovation radicale qui transformera éventuellement maints aspects de la vie économique, et qui pourrait aider à tracer la voie du développement durable. Il est toutefois nécessaire d'améliorer rapidement l'analyse des risques liés à ces technologies, afin d'éviter des écueils similaires à ceux qui entravent toujours le développement de certaines autres technologies (par exemple, celles qui découlent du génie génétique).
[ - ]Selon des croyances largement répandues, la protection de l'environnement est associée à une hausse des coûts imposés aux entreprises par le gouvernement. Au cours de la dernière décennie, ce point de vue a été contesté par un grand nombre d'analystes. Ces derniers ont cerné de nombreuses possibilités, d'un point de vue conceptuel ou théorique, de compenser les coûts par des bénéfices plus élevés les efforts des entreprises en vue d'assurer la durabilité de l'environnement. Tout d'abord, une meilleure performance environnementale peut mener à une augmentation des revenus et ce, par les canaux suivants : i) un meilleur accès à certains marchés, ii) la possibilité de différencier les produits et iii) la possibilité de vendre les technologies liées au contrôle de la pollution. En second lieu, une meilleure performance environnementale peut se traduire par des réductions de coûts dans les catégories suivantes : iv) coûts liés à la réglementation, v) coûts liés au matériel, à l'énergie et aux services, vi) coût des capitaux et vii) coût de la maind'oeuvre. Le présent rapport a pour objectif de fournir l'évidence empirique de l'existence de ces opportunités et d'évaluer leur ampleur. Pour chacune des sept possibilités précitées, nous étudions les mécanismes inhérents et proposons un survol systématique de l'évidence empirique existante. Ce rapport ne cherche pas à démontrer qu'une réduction de la pollution est toujours accompagnée d'une meilleure performance financière ; il défend plutôt l'argument selon lequel les dépenses encourues dans le but de réduire la pollution peuvent parfois être partiellement ou entièrement compensées par des gains provenant d'autres sources. Par un examen systématique de toutes les possibilités, nous désirons établir les circonstances les plus susceptibles de mener à une situation « gagnant-gagnant », soit une meilleure performance sur les plans environnemental et financier.
[ - ]Nous étudions dans cet article les déterminants des heures travaillées par travailleur au Québec et en Ontario à l'aide des Enquêtes sur la population active (EPA) de Statistique Canada. Nous montrons tout d'abord que le différentiel dans l'intensité de la main d'oeuvre a augmenté en défaveur du Québec sur la période 1997-2005. Nous estimons ensuite que les différences dans les caractéristiques moyennes des deux provinces expliquent à peine 10 % du différentiel. Nous analysons finalement de façon plus détaillée l'impact de la structure industrielle, de la structure occupationnelle, de l'appartenance au secteur public et de l'appartenance à un syndicat sur la distribution de heures travaillées. Nous trouvons que ce dernier facteur est le plus important : l'imposition de la structure de syndicalisation ontarienne au Québec diminue de façon significative la proportion de travailleurs à temps réduit et augmente la proportion faisant de longues ou très longues heures.
[ - ]Un pays, une région ou la planète entière tombe en récession quand son activité économique ralentit pour la peine en deçà de son rythme de croissance habituel. Une conséquence inévitable est une augmentation du chômage. En 2009, l’économie mondiale est en récession. Il y a une double surprise. C’est tout d’abord la première fois qu’on observe une récession planétaire depuis que les données pertinentes existent (1980). Mais ce qui est tout à fait spectaculaire, c’est que toutes les régions du globe sont simultanément en récession. La récession est mondiale et synchronisée.
[ - ]Le 9 octobre 2008, Les Affaires titre : « Les biotechs en voie de disparition ». Selon l’article, les entreprises québécoises de biotechnologie possèdent deux fois et demie moins de capital que leurs homologues du reste du Canada. Moins de deux ans plus tard, au Québec, le secteur biopharmaceutique arrive en tête des investissements provenant du capital de risque, avec 38 millions de dollars finançant sept entreprises québécoises au deuxième trimestre de 2010 (Chaurette et Béïque, 2010). Cet influx d’argent réussira-t-il à tirer l’industrie de son marasme?
[ - ]Les Québécois ayant des revenus de 40 000 $ et moins, et ayant contribué au RRQ toute leur carrière, sont généralement bien couvert par les programmes de revenus de retraite actuellement en vigueur, lesquels sont aussi présentés comme les Piliers I et II des systèmes de pension québécois et canadien. Moins bien couverts sont les travailleurs du secteur privé avec des revenus dépassant les 40 000 dollars qui ne font pas partie d'un régime de pension d'employeur. Leur nombre serait de l'ordre de 800 000 travailleurs. Les enjeux auxquels font face ces travailleurs sont d'autant plus grands que la réalité financière indique que l'épargne doit commencer lorsque l'on est jeune pour avoir un effet tangible sur les revenus à la retraite. Toutefois, cette réalité incontournable de la planification financière se confronte aux besoins et exigences de la vie pratique au jour le jour. À trente ans, les soucis reliés à la retraite sont moins pressants que le développement de sa carrière, l'établissement et le support d'une famille et le maintien d'un style général de vie approprié selon ses revenus présents et attendus. Dans ce contexte, il est probablement trop optimiste de présumer que des décisions rationnelles et optimales d'épargne soient effectivement prises. Par contre, l'objectif d'épargner en vue de la retraite demeure important. En effet, l'espérance de vie augmente et ce phénomène entraîne non seulement une période plus longue à financer pour la retraite mais aussi une augmentation potentielle de dépenses médicales, avec la crainte que certaines ne soient pas complètement prises en charge par le système de santé public. Les Québécois sont-ils prêts à faire face à une telle éventualité? L'objectif principal de ce rapport est de proposer des mécanismes à travers lesquels les Québécois sont encouragés à épargner davantage. Ceux-ci sont regroupés sous le titre général de Pensions 4-2.
[ - ]Ce rapport présente une réflexion et des recommandations sur le financement des arrondissements de la Ville de Montréal. Une tournée de consultation des 19 arrondissements, des rencontres avec les intervenants clés des principaux services centraux et l'examen de plusieurs documents fournis principalement par le Service des finances ont permis d'établir le diagnostic de la situation. La problématique du financement des arrondissements découle de l'établissement des budgets historiques en 2002, jugés relativement inéquitables, et de l'incapacité à migrer depuis vers des budgets reposant sur des paramètres objectifs et uniformes pour tous les arrondissements. La participation des arrondissements dans leur financement demeure relativement faible et le climat d'austérité imposé par la Ville au cours des dernières années a suscité beaucoup de frustration. Suite à cet examen des lieux que l'on retrouve aux chapitres 1 et 2, et en faisant appel aux principes des relations financières intergouvernementales à appliquer dans un contexte de ville décentralisée, nous mettons de l'avant huit principales recommandations visant clarification, responsabilisation et stabilisation : Que les services délégués aux arrondissements par la Ville de Montréal soient clarifiés en termes de responsabilité et de financement; Que la participation aux services interarrondissement suive des règles de partage des coûts fixes plus équitables et que les charges reflètent mieux les coûts réels; Que la responsabilité de la gestion immobilière soit clarifiée, qu'elle soit entièrement assumée par l'entité qui en est responsable (pas de partage) et que les loyers adéquats s'appliquent; Que les composantes de réseau des services en arrondissement soient mieux identifiées et qu'elles fassent l'objet d'un financement adéquat. Des composantes de réseau qui nécessitent une modification de traitement ont été identifiées dans les services suivants : - Bibliothèques - Voirie et déneigement (portion qui touche les rues de transit interarrondissement) - Collecte des matières résiduelles - Centres de sport et de loisir Que les arrondissements prélèvent eux-mêmes une part de leurs recettes de base à même l'impôt foncier local (assorti de paiements de péréquation pour les moins nantis); Que l'on revoie l'amarrage entre responsabilités et diverses sources de revenus, provenant notamment des stationnements et de la publicité; Que l'enveloppe des transferts centraux aux arrondissements soit indexée à l'inflation et qu'elle se fasse entièrement sur la base de paramètres objectifs (budget paramétrique) avec une période de transition; Que le Fonds de développement, devenu inutile par l'ensemble de ces propositions, soit aboli; Que la formule de distribution du PTI soit revue. Toutes ces propositions ont pour but d'uniformiser le traitement financier des arrondissements et de mettre fin à l'héritage des budgets historiques qui perdure depuis 2002. Elles visent à rendre la structure de la Ville de Montréal plus efficace, dans un contexte de décentralisation raisonnée en tenant compte des effets de réseau des services vers les arrondissements.
[ - ]Ce rapport brosse un portrait statistique de la situation des immigrants sur le marché du travail au Québec en comparaison avec l'Ontario et la Colombie-Britannique. Nous avons analysé cette situation sous deux angles, quantitatif (taux d'activité et de chômage) et qualitatif (conditions de travail) et ce, sur une période suffisamment longue qui permet de neutraliser les effets conjoncturels et de tirer des conclusions solides. Les données empiriques proviennent de l'Enquête sur la population active (EPA) pour la période 2006-2012 et se rapportent à la population de 15 à 64 ans. Sur le plan quantitatif, nos résultats appuient ceux des études précédentes à l'effet que l'accès à l'emploi est plus difficile pour les immigrants du Québec comparativement à ceux des autres provinces canadiennes, notamment ceux de la Colombie-Britannique. Ils indiquent par surcroît que cette situation est loin d'être temporaire puisque les immigrants du Québec sont confrontés à un taux de chômage élevé à deux chiffres et que ce désavantage se maintient dans le temps. Toutefois, l'analyse des conditions d'emploi vient mettre un bémol sur la bonne performance de la Colombie-Britannique par rapport au Québec au chapitre de l'emploi des immigrants. En effet, cette performance s'expliquerait essentiellement par la plus grande propension des immigrants de la Colombie-Britannique à opter pour l'auto-emploi et à accepter des emplois de moins bonne qualité. Ils sont également relativement plus nombreux à s'appuyer sur leur réseau de parents et amis lors de la recherche d'emploi. En fait, cette province est loin de constituer un modèle d'intégration économique des immigrants en dépit des faibles taux de chômage parmi ceux-ci. Enfin, nous relevons le rôle important que joue le lieu d'obtention du diplôme dans l'accès à l'emploi surtout au Québec et dans la qualité de celui-ci. Dans les trois provinces étudiées, les immigrants ayant obtenu leur diplôme en Afrique, en Asie ou dans les Amériques (sauf États-Unis et Canada) sont largement défavorisés. Or, ces régions sont de loin les principales sources d'immigration au Québec et au Canada. Tout compte fait, le Québec tout comme l'Ontario et la Colombie-Britannique est loin de tirer le meilleur parti des ressources qu'offre l'immigration. Par conséquent, les gouvernements provinciaux et fédéral devront s'attacher davantage à promouvoir la pleine utilisation de ces ressources à travers une participation efficace des immigrants au marché du travail.
[ - ]Ce document de travail propose un état des lieux sur le commerce international des déchets. Il expose l'évolution et la composition des flux et présente les grands acteurs du commerce international. Il discute ensuite de la convention de Bâle, du havre de la pollution et du commerce illégal des déchets. Ce travail repose partiellement sur Bernard et al. (2012) qui se concentre, en particulier, sur le contexte français.
[ - ]Cet article analyse les déterminants du travail autonome au Québec et dans le reste du Canada en se concentrant sur les contraintes de liquidité, l’âge et le chômage agrégé. Nous utilisons les données en panel de l’Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) couvrant la période 1993-2010. Les résultats principaux tirés du modèle avec effets aléatoires sont les suivants : l’effet positif des revenus de placement sur la probabilité d’être travailleur autonome confirme la présence de contraintes financières; être plus âgé accroît la probabilité de choisir le travail autonome, suggérant que ce type d’emploi peut être un tremplin vers la retraite; un chômage élevé diminue la probabilité d’être à son compte ce qui suggère que les facteurs de pull dominent sur les facteurs de push.
[ - ]Nous évaluons la prévisibilité de l’activité économique du Québec dans un environnement riche en données. Notre approche consiste à voir la province du Québec comme une économie régionale soumise aux influences des économies canadienne et américaine. Trois grands ensembles d’information sont utilisés : les données québécoises, canadiennes et américaines, soit un total de 453 variables macroéconomiques. Nous comparons un grand ensemble de modèles dans le but d’identifier ceux qui sont les plus efficaces pour prédire les principaux agrégats de l’économie québécoise tels que le PIB, l’emploi, l’inflation, l’investissement, etc. Nos résultats suggèrent que le meilleur modèle en termes d’erreur quadratique moyenne dépend de la série à prédire et de l’horizon de prévision visé. Un modèle ayant de bonnes performances à court horizon peut devenir moins bon à long horizon. Un modèle bon pour prédire le PIB nominal ne l’est pas forcément pour prédire le PIB réel. Dans la catégorie des modèles standards, le modèle ARMA(1,1) s’est révélé un bon benchmark pour prédire le PIB nominal ou l’inflation. Les modèles riches en données se classent souvent comme les meilleurs individuellement. La moyenne des prévisions fournies par une sélection des 5, 10 ou 20 meilleurs modèles individuels délivre des performances encore plus robustes.
[ - ]Les systèmes de soins de santé de plusieurs pays sont en transformation depuis quelques décennies déjà. Ils sont soumis d’une part aux changements démographiques et épidémiologiques des populations desservies et, d’autre part, aux changements technologiques qui influencent directement les pratiques professionnelles. Ce sont autant de facteurs qui créent des pressions pour la transformation du travail des intervenants clé des établissements de soins, les infirmières et les médecins. Dans le contexte de croissance des coûts et de pénurie de ressources spécialisées, les établissements et les décideurs sont confrontés au défi d’optimiser l’utilisation de ces intervenants clés et leur efficience. L’objectif de cette étude était de dresser un portrait, à partir de la littérature scientifique publiée, des activités réalisées par les professionnels de la santé pendant leur temps de travail. Les questions de recherche posées étaient les suivantes : (1) Quelles sont les activités réalisées par les professionnels de santé (médecins et infirmières) et comment se définissent-elles? (2) Quelle est la part des activités cliniques (liées aux soins d’un patient) et non cliniques (non liées aux soins d’un patient) réalisées par les professionnels de la santé (médecins et infirmières) pendant leur temps de travail? (3) Quelle est la part des activités non cliniques réalisées par les médecins et les infirmières qui pourraient ne pas faire partie de leur travail? Comment ces activités affectent-elles l’efficience de l’organisation des soins?
[ - ]Ce document présente le modèle multirégional du Québec MegBec, un modèle d’équilibre général calculable (MEGC) dynamique séquentiel où l’on distingue 16 régions dites « régions analytiques ». Il s’appuie sur une matrice de comptabilité sociale (MCS) avec 44 industries et 63 produits. La première partie du document décrit le processus d’élaboration de la MCS. D’abord on a élaboré une MCS du Québec dans son ensemble, à partir des tableaux de ressources-emplois de 2011 de Statistique Canada. À partir de cette MCS, les matrices régionales ont été construites en répartissant les valeurs entre régions selon plusieurs clés, en particulier les estimations du PIB des régions de l’Institut de la statistique du Québec. L’écart qui en résulte dans chaque région entre salaires reçus et salaires payés est attribué au navettage des travailleurs; les flux origine-destination ont été estimés par la méthode de minimisation de l’entropie croisée à partir de données de navettage du recensement de 2011 de Statistique Canada. Les écarts entre l’absorption et la production régionales par produit sont attribués aux échanges interrégionaux, qui sont générés par simulation au moyen d’un modèle gravitaire. Les facteurs d’attractivité, paramètres critiques du modèle gravitaire, sont obtenus par agrégation de facteurs d’attractivité construits à l’échelle plus fine des MRC, selon les distances réticulaires en minutes entre centroïdes pondérés par la population. La deuxième partie du document présente le modèle lui-même, dont la spécification est grosso modo conforme à la structure classique des MEGC multirégionaux dynamiques. En particulier, le commerce entre les régions suit l’hypothèse de substituabilité imparfaite d’Armington : l’offre se distribue suivant des fonctions de distribution de l’offre à élasticité de transformation constante (CET) et la demande suivant des fonctions de répartition de la demande à élasticité de substitution constante (CES). Les marchés régionaux du travail sont caractérisés par la présence de chômage, dont le taux dépend du niveau des salaires, selon une courbe salaire-chômage (wage curve). Le navettage interrégional des travailleurs suit un modèle de fonction logistique des salaires régionaux. Le document compte plusieurs annexes, dont l’une décrit le scénario de référence et expose les règles de fermeture appliquées par défaut dans le modèle.
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