Analyse d’une politique de santé visant l’amélioration de l’accès à un médecin de famille - Les guichets d’accès pour la clientèle orpheline au Québec
Afin d’accroître le nombre de personnes ayant un médecin de famille – nombre qui est relativement faible au Québec – le ministère de la Santé et des Services sociaux a mis en place, en 2008, les guichets d’accès pour la clientèle orpheline (GACO). La politique GACO avait pour objectif d’améliorer l’accès à un médecin de famille de la population québécoise et, plus particulièrement, d’améliorer l’accès des patients atteints de maladies chroniques et dont l’état de santé nécessitait une prise en charge médicale et des soins continus. Nous avons évalué la performance de ces GACO, pour l’ensemble des régions sociosanitaires (RSS) du Québec, en termes de nombre de patients référés à un médecin de famille et de délais d’attente pour la référence selon l’état de santé du patient. Pour ce faire, nous avons analysé les données provenant des rapports administratifs du système d’information du guichet d’accès pour la clientèle orpheline (SIGACO). Nous avons orienté notre analyse et interprété nos résultats en utilisant un cadre de référence économique nous permettant de comprendre le comportement des médecins, plus particulièrement, leur réponse à des changements d’incitatifs financiers associés à la politique GACO survenus en novembre 2011.
Depuis 2008, les GACO inscrivent et réfèrent de plus en plus de patients et de plus en plus de médecins y participent. En revanche, les délais moyens d’attente avant d’obtenir une référence à un médecin de famille ont augmenté au cours du temps. Ceci est d’autant plus vrai pour les patients ayant entrepris leurs démarches d’inscription eux-mêmes comparativement aux patients dont la démarche d’inscription est initiée par un professionnel de la santé. Alors que la moitié des RSS a atteint un seuil de référence de près de 80 % des patients inscrits, l’autre moitié n’en réfère que 65 %.
La réforme de la politique GACO en 2011 a ajouté un forfait associé à la prise en charge de patients non vulnérables et bonifié le forfait pour les patients plus malades, dits vulnérables. Suite à cette réforme, les délais moyens d’attente ont augmenté dans les deux groupes de patients, mais ont augmenté de 94 jours de plus chez les patients vulnérables comparativement aux patients non vulnérables. Quant au nombre de patients référés, celui-ci a augmenté dans le temps, mais cette augmentation est moins importante chez les patients vulnérables, avec 8 400 patients vulnérables référés de moins que de patients non vulnérables.
es résultats non escomptés sont plus faciles à comprendre en prenant en compte les modèles économiques du comportement des médecins. Si les décideurs souhaitent mettre en place des changements de politique, ils devraient prendre en considération les facteurs importants du processus décisionnel des médecins (revenu, temps de loisirs et bien-être des patients) ainsi que les autres leviers politiques disponibles.
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Depuis 2008, les GACO inscrivent et réfèrent de plus en plus de patients et de plus en plus de médecins y participent. En revanche, les délais moyens d’attente avant d’obtenir une référence à un médecin de famille ont augmenté au cours du temps. Ceci est d’autant plus vrai pour les patients ayant entrepris leurs démarches d’inscription eux-mêmes comparativement aux patients dont la démarche d’inscription est initiée par un professionnel de la santé. Alors que la moitié des RSS a atteint un seuil de référence de près de 80 % des patients inscrits, l’autre moitié n’en réfère que 65 %.
La réforme de la politique GACO en 2011 a ajouté un forfait associé à la prise en charge de patients non vulnérables et bonifié le forfait pour les patients plus malades, dits vulnérables. Suite à cette réforme, les délais moyens d’attente ont augmenté dans les deux groupes de patients, mais ont augmenté de 94 jours de plus chez les patients vulnérables comparativement aux patients non vulnérables. Quant au nombre de patients référés, celui-ci a augmenté dans le temps, mais cette augmentation est moins importante chez les patients vulnérables, avec 8 400 patients vulnérables référés de moins que de patients non vulnérables.
es résultats non escomptés sont plus faciles à comprendre en prenant en compte les modèles économiques du comportement des médecins. Si les décideurs souhaitent mettre en place des changements de politique, ils devraient prendre en considération les facteurs importants du processus décisionnel des médecins (revenu, temps de loisirs et bien-être des patients) ainsi que les autres leviers politiques disponibles.