L’immigration à la rescousse des finances publiques du Québec ?
Depuis de nombreuses années, les gouvernements qui se succèdent au Québec cherchent par différents moyens à améliorer l’arrimage entre l’immigration et les besoins du marché du travail. Les solutions mises de l’avant consistent généralement à modifier le nombre d’immigrants accueillis sur le territoire ou les critères d’admissibilité, alors que d’autres miseraient plutôt sur l’intégration afin d’éliminer certains écarts, par exemple en matière d’emploi, entre les immigrants et la population d’accueil. Le gouvernement actuel s’est inscrit dans cette continuité en présentant en 2019 un projet de loi à travers lequel il propose diverses mesures liées à l’immigration au Québec. Cette étude a pour objectif de quantifier l’effet potentiel, à moyen terme (2040), sur le solde budgétaire de l’État québécois de différents scénarios en lien avec l’immigration. Pour ce faire, on utilise le modèle de microsimulation SIMUL qui permet d’en simuler les impacts au niveau démographique et sur les finances publiques. Les résultats illustrent que tout changement du nombre d’immigrants admis au Québec n’a que très peu d’effets sur le solde budgétaire à terme (en 2040). Par contre, nous démontrons qu’un scénario où les immigrants sont pleinement intégrés au marché du travail a un effet positif de 7 milliards de dollars sur les finances publiques (en 2040). Des scénarios plus réalistes, où les écarts en matière d’emploi et de revenu entre les immigrants et la population d’accueil ne sont pas entièrement résorbés, donnent tout de même des effets appréciables qui aident à atténuer les pressions provenant du vieillissement démographique.