Le Québec et les droits de scolarité universitaire
Dans ce rapport bourgogne, les auteurs disposent, dans un premier temps, de l'argument selon lequel le gouvernement n'a pas les moyens du gel des droits de scolarité. Justifier le dégel des droits de scolarité par un tel argument fausse le débat et permet d'occulter les vrais problèmes découlant des droits de scolarité faibles et uniformes. Puis, les auteurs montrent à quel point le rendement positif privé de l'investissement que l'individu fait en éducation universitaire est non seulement généralisé, mais fréquemment fort élevé. Ils contredisent aussi l'affirmation voulant que le paiement d'impôts plus élevés compense amplement les coûts de l'éducation supportés par l'État et légitime la gratuité scolaire à l'université. Ils traitent, par la suite, de l'importante question de l'accessibilité aux études universitaires. Ils montrent alors que l'accessibilité se joue en grande partie avant l'arrivée aux portes de l'université et qu'il y a des effets pervers découlant des droits de scolarité non seulement faibles mais uniformes dans tous les domaines d'études.
Les auteurs présentent ensuite une nouvelle formule de financement des universités qui augmenterait l'accessibilité malgré le dégel des droits de scolarité; qui favoriserait des choix éclairés et optimaux des étudiants; et qui inciterait les universités à l'excellence et à la pertinence dans leur mission de formation.
Les auteurs concluent en disant que le gel des droits de scolarité a déjà suffisamment nui à l'accessibilité de ceux qui sont vraiment dans le besoin et à la qualité de l'enseignement et de la recherche universitaire au Québec. Il faut, de toute urgence, que les droits de scolarité universitaire soient dégelés, amenés graduellement à la moyenne canadienne et dérèglementés pour pouvoir mieux refléter les coûts de formation selon les secteurs disciplinaires. Dans la mesure où une part importante des ressources supplémentaires qui seront engendrées par ce dégel sera consacrée à des programmes ciblés sur une réduction de l'écart d'accessibilité entre les jeunes provenant de milieux socio-économiques favorisés et les autres, l'accessibilité générale à l'université augmentera et la redistribution de revenu des moins nantis aux riches, que favorise la situation présente, diminuera.